les Petits Pères en Rouge et Vert seuls contre tous…
Samedi 12 février 2022. Un radieux soleil d’hiver se lève dans un ciel sans nuage sur le berceau de la civilisation rugbystique petiperienne : le stade Georges Carpentier. Eh oui jeune et ignorant lecteur et néanmoins sportif, sache le : c’est dans cette cuvette en plastique caoutchouteuse et verdoyante, autrefois boueuse et à la verdure clairsemée, que les Petits Pères boiteux, lunetteux, syphilitiques que tu croises aujourd’hui parfois à l’entraînement, et plus souvent au bar, ont fait leurs premières passes, au sens sportif du terme, prêtant, leurs jambes maigrichonnes, leurs culottes courtes et le fol enthousiasme prépubère de leur acné à la glorieuse équipe de rugby du collège/lycée Claude Monet des années 80.
Mais foin de nostalgie, place au présent et à l’avenir. Place au jeu !
Les équipes sont 4 ce qui est curieux car ce n’est pas un tournoi. D’un côté il y a théoriquement les Globes, mais aussi les Parlementaires (escortés par quelques bleus en tenue, la République en péril…), mais aussi selon la rumeur quelques mercenaires Tempêtes. De l’autre : les Petits Pères en Rouge et Vert seuls contre tous isolés dans leurs solitude face à l’adversité et aux hordes de maillots Blancs présents sur le terrain. Premier commentaire sportif d’un membre anonyme du kop PP : « Mince y a des poulets on ne va pas pouvoir fumer… »
Coup d’envoi : le match démarre vite pour les Petits Pères car face à cette équipe composite, les PP ont l’avantage de se connaître un peu et dès la première récupération de balle après une brève fixation des avants le ballon est envoyé au large, mais n’y arrivera pas… En effet « un trou est un trou » et Achille en a vu un beau, il s’engouffre entre les défenseurs adverses et file tout droit aplatir le premier essai PP.
Le ton du match est donné. Les Blancs légèrement vexés par cette entame, font connaissance entre eux et vont chercher réparation. La défense Petits Pères est solide, mais après un temps fort dans nos 22, les Blancs écartent sur la gauche trouvent le décalage et viennent aplatir en bout de ligne en coin. Un essai partout !
Les Blancs sont ragaillardis par cette égalisation rapide et le match s’équilibre quelques temps, cependant le pack PP plus léger est aussi plus mobile et domine en rapidité. Bousculant la défense au ras Tonton vient s’emplafonner (on dit aussi fixer) le dernier défenseur et offre le ballon à un Achille qui se trouve être le même que le précédent et qui n’a plus qu’à aplatir ! Chichille mène 10 à 5 contre les Blancs dépités !
La suite du match, organisé en tiers temps de 25 minutes, sera à l’image de ce second essai. Les PP plus légers à l’avant vont se heurter avec bravoure aux gros d’en face, ça fait boum et ça rebondit, mais avec un pack plus expérimenté collectivement et plus rapide les PP dominent devant dans la récup de balle et également dans les touches, au point que l’adversaire en est réduit à balancer la balle dans les pieds des leveurs… Cette domination permet d’envoyer des ballons aux trois-quarts qui font ce qu’ils savent faire : balancer des ballons n’importe où au pied (et la godasse du botteur avec…), organiser le concours du plus grand travers possible mais aussi et surtout faire cavaler l’adversaire et prendre les trous quand ils se présentent.
Ainsi le score s’alourdit en même temps que le moral des Blancs. Profitant d’une défense désorganisée par le bouillonnement stratégique échevelé dans la perspective d’un rugby cosmique proche du nirvana insufflé par les PP à l’approche des 22 d’en face, Axel bondit comme un tigre au milieu d’un bordel, efface les derniers défenseurs et pose la gonfle derrière la ligne. Le score passe à 15 à 5 sous les quolibets de Bedot 1er qui depuis la touche mène un gros travail de sape verbal. (Je profite de la remise en jeu pour lui prendre sa tension…)
Et le match continue ! Dam se prépare à lancer une de ses fameuses 8-9 à une trentaine de mètres de l’en-but, le stade se fige, les oiseaux se taisent, le temps s’arrête… et le ballon aussi car Dam tout occuper à propulser son corps athlétique à une vitesse inouïe notre n°8 en a oublié l’essentiel : la gonfle !
L’adversaire continue à jouer et tente des charges d’avants, et des envolées, mais la défense PP tient bon, ça plaque sec, peu de ratés et du coup au près comme au large, les vagues espoirs adverses se brisent sur la digue petiteperienne.
Solide en défense les PP se font sanctionner copieusement par l’arbitre ; celui-ci dira en off après le match que le déséquilibre sur le terrain lui a fait délibérément opter pour un arbitrage plus sévère à l’encontre des PP. Attitude généreuse et magnanime mais quasi criminelle car sur le bord du terrain Bedot 1er est au bord de l’apoplexie à chaque coup de sifflet improbable !
Dans les faits le score devient lui aussi assez sévère puisque tour à tour, Maxime, Théo et Thomas alias Kleinederick aggravent le score à 30 à 5. On applaudit aux belles trouées de Maxime et Théo, mais louons le coup de pied de dégagement de notre ouvreur quasi sur nos 22, ce ballon qui s’envole vers la touche pour finir… dans les bras de notre n°11 qui n’a plus qu’à cavaler jusqu’à l’autre bout du terrain et aplatir pour la plus grande fierté de son papa !
Le score grimpent, le pouls de Bedot redescend et le moral des Blancs s’enfonce tant qu’il arrive au point de rebondir et du sursaut d’orgueil.
Rassemblant leur énergie les Blancs font le forcing et alignent leur équipe A, ça envoie du gros et même du très gros, et on repense à un chouette plaquage de Lacrampe qui sèche net un deux fois plus lourd que lui, ceci pour illustrer la détermination de la défense PP. Cependant les PP se trouvent sur le reculoir, la défense craque, Bedot Un s’évanouit et le ballon se retrouve aplati par les Blancs derrière la ligne. 30 à 10 !
Les dernières minutes du match seront à nouveau aux PP qui mettront les bouchées double pour finir ce match en leur faveur et c’est à Régis que reviendra l’honneur de planter l’essai final.
35 à 10 : un match dominé par les PP, mais pas si simple à jouer face à un adversaire composite et donc manquant de cohésion mais rugueux et qui aura essayé jusqu’au bout d’enfoncer notre défense avec succès par deux fois.
Un grand bravo à toute l’équipe aux jeunes comme aux vieux, et à ce renouvellement prometteur pour l’avenir des PP. Merci à l’arbitre et à l’adversaire d’avoir été là. Merci à la police de ne pas être intervenue pour protéger le ministre. Merci au ministre de penser à baisser le prix du carburant.
Merci à Moustak et à sa maman pour l’accueil, le jardin le barbeuq, cet après-midi rugby/télé et ce beau soleil.
PS 1 : Penser à racheter des pompes à Théo car ce n’est plus possible.
PS 2 : Penser à racheter les petits pilules roses de Bedot car ce n’est plus possible.
A plus les freaks.
Boubou