Les Petits Pères face à un nouvel adversaire : Les RugbyQ
Il s’annonce splendide ce weekend de premier mai. C’est le milieu des vacances, l’après midi il y a l’un des matchs les plus attendus de l’année, France Angleterre féminin, le second étant bien sûr, depuis le tournoi, le France Afrique du sud prévu le 12 novembre.
Les premiers PP arrivent bien tôt comme il faut pour prendre possession du terrain, et aussi parce que personne n’a prévenu Christine que le rendez vous est a 10h. Nous mettons donc la main sur le plus beau terrain, numéro 17, en position centrale dans la plaine de jeu de Bagatelle, et ca ressemble à Central Park, cette pelouse avec au fond la skyline de la Défense. En approchant on passe devant le deuxième terrain du Stade Francais, le saut du loup, pour constater qu’il a été renommé Stade Christophe Dominici, et a ce moment précis Prési-Panda se souvient du dernier match dans le coin, les Tempêtes, il y a 20 ans, et tout ça ne rajeuni pas mon bon monsieur.
Le susdit terrain 17 est plus large que long, dur comme du bois, crampons fortement déconseillés. Grand soleil, vent frais latéral. Pas de vestiaires, la folklo pure et parfaite. Un avantage de l’endroit est qu’on voit arriver les gars de loin. Ca arrive au compte-goutte. Les deux premiers de l’équipe des Rubiq sont des cubes (120Kg a vu de nez). Ils sont vieux et arrivent à l’heure dite. Puis soudain déboule une ligne complète de trois quarts de 20 ans, qui nous demandent si nous sommes les « Q », qu’ils connaissent mal. On oriente obligeamment les extras vers les vieux et on attend l’arrière garde PP. La ligne 1 est fermée et l’arrêt du tram a deux kilomètres à pied, on n’est pas chez nous. Mathieu a poussé en RER jusqu’à la défense, Axel passe en petites foulées devant le stade Dominici, toujours pas de preuve de vie de Samy.
Une fois les joueurs en extra affectés à la bonne équipe et Régis récupéré, on compte 16 PP, les 15 prévus plus Bébert en wild-card. Bébert est une légende pas vue depuis 3 ans. Désormais Papa à Rouen, c’est le seul keum a avoir planté 4 essais dans un match, en 2017, a Buenos Aires. A propos de Bébert, y’a aussi une histoire avec sa maman, mais je n’ai jamais bien compris.En face on compte 23 rubyq, avec un écart d’âge encore plus marqué que celui des PP, pourtant déjà pas mal, à faire passer notre capitaine et pour un vieux con des neiges d’antan.
Reste à régler la question de l’arbitre qui a fait défection la veille, et aussi celle du sifflet qui fait aussi défaut. Les footeux d’a cote n’en on pas non plus, on envoie donc une estafette en chercher au Franprix en lui souhaitant bonne chance, il reviendra peut-être dans une heure.
Personne ne veut se coller à l’arbitrage, ça sent vaguement l’impro, et puis soudain se pointe un poète barbu et chevelu qui jusque-là glandait sur l’herbe. Il se propose. Marché conclu, il n’aura qu’a brailler pour remplacer le sifflet. Place au jeu.
Bonne entame des PP, qui avancent devant, se rapprochent de la ligne, aplatissent un essai refusé pour hors-jeu sur le ruck précèdent. L’instant d’après on joue la 8eme minute, c’est le moment que choisi Sbat pour poirer quelqu’un, lequel s’énerve, et récolte en retour un sbat-bisou. Les deux prennent un jaune. Les rubiq en profitent pour faire tourner, les PP font rentrer Bébert en troisième ligne, mi paumé par le poste mi bourré de la veille, mais archi vaillant, super volontaire.
Le match est équilibré mais la première pénalité contre nous est suivie de plusieurs autres. Les rubiq ont un gars ou deux qui nous amusent bien en milieu de terrain, ou ils ne passent que deux fois, et ca fait 2 à 0. Puis 2-1 juste avant la mi-temps, sur un beau combat au près conclu au large par Théo, enfin je crois.
A l’heure des oranges les PP on mal aux pieds a cause du terrain sahélien, mais on sent une certaine décontraction, a la limite du flegme, le capitaine le sent et n’en fait pas des caisses, positive vibration. Ah et Bébert se casse ailleurs pour de nouvelles aventures, à bientôt la légende, les PP continuent a 15.
Un poil trop décontracté sans doute car 10 minutes après il y a 4-1, toujours les mêmes mouvements des trois quarts rubiq, dont certains démontrent un certain gaz. Coté PP on reste vaillant, on plaque, on avance, et on fait vaguement la gueule : on perd et l’arbitrage sans sifflet ce n’est pas facile. Les rubiq font tourner sans cesse : ils ont plusieurs blessés, devant leurs vieux se font malmener par le pack PP, derrière leurs gamins veulent tous un peu de temps de jeu.
Puis tout a coup les mouches changent d’âne à la fin de ce premier tiers de deuxième mi-temps. Les gros envoient du jeu de gros, Issapel que la première mi-temps semble avoir débourré se fait reprendre une fois à 5 mètres de la ligne, mais pas deux. Nicold plante un essai de trois-quarts qui conclut une bonne avancée des gros. Ensuite le centre rubyq longiligne a maillot gallois passe la ligne d’avantage une deuxième fois. 5-4.
La fin est proche, les PP continuent le bon boulot devant, on campe chez eux, Che hurle a Christine de lui filer la baballe mais Christine l’ignore, en remet une ou plusieurs couches, essai d’un gros, Sbat peut-être. 5-5. Braillement final de l’arbitre. Boubouche a pensé aux bières (on avait aussi des oranges et un peu d’eau, pas eux. Tout compte) On apprend que leur troisième ligne barbu prénommé Alex entraine les U8 du Massif tous les dimanche avec Tramber, et que leur vieux arrivé en premier a joué un match contre les PP en.. 1997. Ce match de l’autre siècle s’est terminé au bar, 4 rue Alexandre Dumas. Il y a été bien reçu et en garde un souvenir ému, alors on lui présente Il Fondatore, Don Bernardo en personne, venu organiser le COP.
Le vieux des rubiq a même quelques photos panoramiques d’époque ou l’on voit des gars avec des cheveux et sans bide, votre serviteur tâche actuellement de mettre la main dessus, ça à l’air de valoir son pesant de cacahouètes.Bref, la bière était bonne et avait un gout de victoire, ça aurait mérité d’aller manger du canard chez Jean-Pierre, mais finalement les PP ont des trucs a faire, alors c’est la fin.