Stade Ladoucemerde, Pte de Pantin 19ème district de Paris. Le béton, le périph, la zone. Le match s’annonçait rude. Le RCV ou plutôt les Big Vincennes on ne connaissait pas mais l’évocation de cet immmmennnse club de région parisienne qui avait vu passer des stars du rugby comme la Bénasse pass’le oinj à défaut du ballon ou encore The Doud v’là ton doigt si tu me rends la gonfle, en avait refroidi plus d’un. Jusqu’à la veille le nom de notre adversaire avait été tenu secret par Nicold, notre secrétaire à l’organisation du bureau officiel de consultation de la planification du plan de développement des matchs (c’est pas le bordel chez les PP !), mais dès que le nom apparu sur les écrans, même les plus braves des PP se mirent à douter, Groméo se tira une balle dans le genou, Topak se coinça la cheville sous un tramway et Poussin avala un flacon de laxatif en complément de sa traditionnelle bouteille de Jack…
Ils ne restaient plus que les inconscients pour se rendre pte de Pantin, quelques uns essayant de se perdre dans les embouteillages de ce samedi de retour de vacances et ainsi nous nous retrouvâmes un peu plus d’une vingtaine de PP, bien décidés à en découdre, soutenus par un kop de choc. Le temps était frais avec un soleil timidement printanier, favorisant l’éclosion de petits cailloux sur le terrain en plastoc (oui c’est bizarre…), après un long échauffement, le vent, de force 3 oblique sud-ouest, finit par nous apporter un arbitre président de Vincennes et impartial, tel qu’il se présenta…
Les joyeux participants se positionnèrent sur le terrain et le coup d’envoi fut donné. Les premières minutes reflètent rapidement la configuration du match, avec une mauvaise entame pour les PP qui regardent la partie se jouer devant eux mais pas entièrement sans eux puisque nous défendons autant qu’on le peut à 2 de tensions et dans nos 22 mètres… Il faut dire que dans un terrain de 60 mètres de long on se retrouve rapidement dans ses 22… Cependant devant, les packs font jeu égal, pas de domination de Big Vincennes mais nos adversaires exploitent mieux leurs ballons derrières, et les envolées de leurs trois-quarts donnent du fil à retordre à notre rideau défensif et surtout leur font gagner beaucoup de terrain, alors nous campons dans notre camp un bon moment accrochés à nos positions mais comme on ne peut pas toujours compter, en plus d’une défense opiniâtre, sur une maladresse de l’adversaire pour clore une action dangereuse, les Big Vincennes aplatissent le premier essai de la partie.
Ce premier essai amorce le début de l’ébauche du tournant du match : les PP ouvrent UNE paupière et se disent « Putaing les gars le match est commencé depuis quand ? »… Conséquence réveil des troupes, sursauts spasmodiques et pénétrations des PP en terrain adverse. Le match devant reste équilibré, mais derrière les trois-quarts PP se trouvent mal face à une défense adverse rapide en montée… rapide en contre également et alors que les PP sont plutôt à l’offensive ils se prennent un second essai de contre, le genre qui fait ch… car très mal venu, comme une maîtresse dans un repas de famille.
Pour ajouter à nos difficultés du moment, Nicold en position de 9 ne trouve rien de mieux à faire que de se fracasser une épaule, la Bénasse se retrouve débris-de-merdier, et toute la ligne se trouve modifiée. Toute cette agitation entraîne en positif l’ouverture du deuxième œil des PP et l’équipe est enfin réveillée. C’est dans cette période là que les PP assistent à une prouesse technique de leur N°10 : La Mugne joue vite une pénalité à 5m, la balle lui échappe (en même temps que son équilibre), s’élève dans les airs, pendant que Mugne fait une galipette rattrape le ballon et aplatit dans l’embut de Vincennes sous le regard médusé des joueurs des deux équipes. En GRS on lui aurait dit bravo, mais là l’arbitre se contente de siffler une mêlée.
L’offensive des PP continue et maintenant ce sont les Big Vincennes qui sont sur la défensive. Si le grand large ne nous est pas favorable nos attaques au centre du terrain se font plus dangereuses et c’est dans ce temps de jeu que les PP percent la défense adverse avec un essai de Bbd1 je crois, non accordé par l’arbitre arguant d’un en-avant contestable car obtenu sur un coup d’épaule pénalisable de l’adversaire… Ironie du sort les PP se prennent dans la foulée un troisième essai en contre, aussi bienvenu qu’un avion à Notre-Dame des Landes… ainsi s’achève la première mi-temps.
Quelques délicieuses oranges portugaises plus tard le match reprend avec des PP pas contents. On n’est pas dominé en mêlées ouvertes, on n’est pas dominé en touche, on est capable de défendre mais on se crame et on laisse des espaces qui nous sont fatals et on n’arrive pas à passer au grand large. Alors on n’est pas content ! L’idéal serait de jouer plus au centre ou au ras du paquet et d’être disponible en défense. L’idéal… Alors on s’y remet avec les changements habituels et la deuxième mi-temps prend une tournure différente de la première, plus équilibrée dans l’occupation du terrain, dans le niveau de jeu proposé et soudain les PP acculent les Big Vincennes à la faute. Pénalité dans la partie gauche du terrain à 15 mètres de la ligne, le suspens est à son comble, la circulation s’interrompt sur le périph, les nuages s’arrêtent dans le ciel, les équipes se font face.
Au signal le pack PP s’élance tel une horde de Barbares déferlant sur Rome, et soudain un peu à l’écart à l’image de Gandhi fendant la foule à New-Delhi (en un peu moins pacifique tout de même) N°5 Bis depuis qu’il a un deuxième trou au cul (vengé !) se saisit du ballon, percute, raffûte, pousse en ahanant de toutes ses forces pour accoucher d’un merveilleux petit essai de 5 points qui fait le bonheur de ses PParents.
Score 3 essais à 1. Les PP continuent de croire à une remontée possible et ne baissent pas les bras et là j’avoue j’ai un gros trou de mémoire sur l’ordre des essais… Les Big Vincennes en replantent un sur une belle combinaison de retour du centre à l’intérieur avec feinte de passe sautée sur une croisée en contrepoint de chistera qui met notre défense sur l’aile alors que ça se passe à l’inter… Bon ça arrive heureusement que Boubouche n’a pas vu ça, ça l’aurait tué.
Les PP en remettent un aussi avec un môssieu Pillave qui suite à une attaque du pack PP en deux temps de jeu qui fixent la troisième ligne de Vincennes trouve un trou entre deux Mojitos pour s’aplatir une bière, ce qui permettra de fêter ça en se buvant deux trois-quarts et un essai. Mais tout à coup de nouveau les nuages se figent, le périph s’arrête et pénalité pile au même endroit qu’avant. Le destin quoi ! Les équipes se font face et même la Terre s’arrête de tourner.
Au signal le pack PP s’élance tel une horde de Barbares déferlant sur Rome, et soudain le 9 PP envoie au large sur les trois-quarts PP qui vont se prendre dans les rêts défensifs de Vincennes, pendant que les deux packs laissés pour compte discute de la pluie et du beau temps… Les PP finissent par encaisser un dernier essai toujours sur le même modèle, au large et l’arbitre siffle la fin de la partie un peu plus tard sur le score de 5 à 2 pour nos adversaires.
Au final un match bien disputé, avec de l’engagement, pas mal de blessés pour le prouver, Nicold, N’Alex, Merlin, Christophe, j’en oublie (P’ti Lu a bobo… ?) et Jéjé « pas inquiet » mais revenu peut-être un peu trop tôt. Un match qui donne un goût de pas fini ou plutôt de mal engagé, avec des choix un peu brouillon et des approximations défensives et offensives mais du coup avec une bonne envie de match retour…
A bientôt les Big Vincennes et à plus les freaks.