Mes biens chers frères (Bande de crétins décérébrés),
depuis plusieurs matchs l’harmonie ne règne plus entre nous (va falloir arrêter de jouer perso comme des branques)
et samedi nous avons un match fort important (on doit éclater ces gars là)
avec du rugby convivial et traditionnel (ils jouent comme des bourrins)
auquel il faudra faire honneur (alors va falloir leur marcher dessus)
en retrouvant la quintessence fondamentalistique et cynergétique de notre libre association qui fait de nous plus qu’une équipe mais une Fraternité (en enlevant les moufles pour les frileux, les doigts du cul pour les chaleureux pour foutre sur la gueule de nos adversaires)
afin de donner le meilleur de nous même pour vivre la beauté du rugby dans la paix et l’amour du prochain match. (et gagner COLLECTIVEMENT ce putain de match !!!)
Amen (C’est compris tas de cons !!!)
Je vous aime tous (Quelqu’un a quelque chose à dire ??!!!)
C’est par cette petite harangue de Frère Jéjé-Marie Grossbaff notre guide spirituel que ce match contre les Tubes à essais
commença de façon préliminaire dès le début de l’entrainement le jeudi précédent.
Forts de ces humbles paroles qui nous touchèrent au cœur les PP s’entraînèrent dans un silence quasi-religieux ce jeudi l… On entendait tout juste le bruit des ailes des anges qui couvrait celui du périph, Greg n’essaya pas de frapper Dam, Fiffi ne quitta pas le terrain en râlant, Derrick ne gratta pas illicitement de ballon, personne ne plongea, ni ne garda la gonfle au sol, Che se limita à un unique hurlement de seulement 73 décibels et c’était merveille que de voir ces Hommes si fiers et si fragiles à la fois se mettre en quatre pour suivre les consignes du grand Maître des cérémonies sa Sainteté Illustrissime Boubouche. Même les avants qui s’amusèrent à pousser les mêlées discrètement pendant que les 3ème lignes faisait joujou avec un 3/4, furent absous de leurs péchés.
Cette sérénité se retrouva dans les vestiaires de Soisy-sous- Montmorency où après un véritable chemin de pèlerins dans l’aube froide de ce 30 novembre une bonne de vingtaine de PP gaillards décidèrent de brûler les pét… euh pardon les cierges après le match et uniquement en cas de victoire pour honorer les dieux du rugby !
Le match s’annonçait rude à l’image de certains beaux bébés adverses qui gambadaient gaiement dans une herbe bien grasse de l’autre côté du terrain. Le ciel était gris même si le soleil fit quelques apparitions et la température, dans les 10 degrés, idéale…
Les PP s’agenouillèrent en cercle pour prier, en psalmodiant les consignes, puis l’arbitre après avoir fixer les règles avec les deux capitaines, siffla le coup d’envoi.
Les Frères Tubes à Essais dès le début s’enthousiasmèrent à nous faire admirer leurs tonsures, avec de belles entrées au casque et de solides déblayages dans les regroupements. Pétris de paix et d’amour, les PP répliquèrent par de fraternelles embrassades et roulades enlacés sur le sol avec un bon rideau défensif porté par la foi. Las, la furie des Tubes secoua nos défenses et malgré un jeu relativement équilibré en terme de conquête de ballon ou d’occupation du terrain, les PP un long moment sur le reculoir finirent par se prendre un essai aplati par les avants des Tubes.
Devant cette épreuves les PP ne baissèrent pas les bras, ils les levèrent pour prier et communier et la magie du Verbe se réalisa. Dans un grand élan mystique les PP ne furent plus qu’un seul torrent de feu et le cours de la deuxième partie de cette première mi-temps s’inversa. L’effort des avants, et quelques beaux coups de pied permirent de reprendre possession du terrain, du ballon et de distribuer un peu de nourriture à nos trois-quarts. Grand bien nous fit car le trois-quart bien nourri, je ne parle pas de Mugne en particulier, court plus vite et c’est sur une touche, superbement lancée, récupérée, descendue, et balancée du 9 au 10, sans passer par la case « allez les bœufs on va péter ! » que la balle fila à l’aile sans en-avant (intervention divine ?) et que la contre-offensive des PP se concrétisa par un essai d’égalisation bien mérité.
La mi-temps arriva bientôt et un quartier de pamplemousse plus tard, les deux équipes se faisait de nouveau face. Pas question de perdre des deux côtés, aussi si la physionomie générale de la rencontre ne changea pas vraiment, le combat gagna en âpreté. Au jeu du plus teigneux à coup de sabre, les Tubes craquèrent les premiers et pour dégoupillonage incontrôlé le n°1 des Tubes fut prié par l’arbitre d’aller réciter trois Avé et deux Pater sur la touche.
Cela ne fit ni bien ni mal à la qualité du jeu qui resta un jeu de défense bien sentie des deux côtés et de bataille pour le contrôle du ballon. Aucune des deux équipes ne flancha, et les Tubes malmenèrent sérieusement les PP avec des cocottes dangereuses sur plusieurs mètres, des coups de pieds dans le dos de nos défenses et des attaques en lignes. C’est dans ce moment d’égale intensité vers le milieu du terrain, que l’investissement des PP paya. Sur un coup de pied foiré des Tubes qui retomba à peine derrière le regroupement en cours, les PP se faufilent au ras de la mêlée ouverte et en une ou deux passes dans ce corridor, servent leur n°9 qui malgré son genoux en carton cavale le long de la touche laissée libre par l’ailier d’en face (occupé à se faire broyer les côtes sous la mêlée, c’est fragile les 3/4) pour aplatir le second essai PP.
Le restant du match se déroule alors sur deux thématiques propres à chacune des deux équipes. Pour les uns deux points ouvrez les guillemets « putain les mecs on peut pas perdre ce match marchez leur dessus ! », pour les autres « on fout les barbelés, les mines et on creuse les tranchées, no pasaran ! ». Les experts en stratégie rugbystique auront réussi à comprendre à quelle équipe correspond chaque injonction, pour les autres les « jépaconpris » (P’ti Lu c’est bon ?) : Allez jouer au foot !
La partie continue avec des tensions un peu plus vives, et cette fois ci c’est un PP innocent aux mains vides (pas un œil arraché, pas une trace de sang…) qui se fait sortir. Dans les toutes dernières minutes les Tubes se rapprochent de notre ligne au point de jouer une pénaltouche à quelques mètres à peine, touche contrée par des PP galvanisés et prêts pour certains à répéter le miracle de la reproduction des pains. Les Tubes manquent là leur dernière occasion d’égaliser, et la joute se termine par une victoire à l’arrache des PP 10 à 5.
La suite c’est la douche, les cierges allumés, les bières car il faut bien nourrir le corps après avoir nourri l’esprit du Rugby, mais moi je n’y étais pas et j’ai juste entendu dire que les PP avaient fermé le bar…
Sur ce mes biens chers Frères je vous salue et je ne vous dis pas à mardi porte de Pantin tas de cons !